CITOYENS DU MONDE

Les salariés de chez Noël des sites de Arguerolles, Beauvais et Saint Germain du Pinel sont inquiets. Depuis quelques mois, ils savent que leur emploi est menacé, mais l'affaire faisait peu de bruit… Les élections municipales et cantonales approchantes, il ne fallait pas trop faire de vague.

Déjà en septembre, les salariés sont informés par une note interne, de la suppression de 43 postes dans les 10 mois à venir « afin d'améliorer sensiblement les marges du groupe ». Le collectif ViVA au travers d'un communiqué de presse du 2 octobre, transmet l'information mais Ouest France reste très laconique : « La direction n'a pas démenti une réduction d'effectif qui, précise t-elle, ne concerne pas de CDl mais des CDD ». A l'époque donc, l'affaire est étouffée par cette réponse. Ce ne serait pas réellement des licenciements mais juste des CDD qui ne seraient pas reconduits, n'est-ce pas l'aveu d'un recours important aux contrats précaires?

Désormais, les élections sont passées, le groupe Noël a donc les mains un peu plus libre pour réduire sa masse salariale comme il le prévoyait initialement. Le 2 avril dernier, Ouest France, nous informe que le groupe va licencier 9 salariés, « et ce n'est qu'un début » précise Colette Guerin, délégué syndicale CFDT. « Vu la situation, nous craignons la suppression pure et simple de toute la production à Vitré » s'inquiète quant à elle, Madeleine Martinais, délégué syndicale FO. Cette inquiétude est légitimée par les propos de Patrick Noël : « On va poursuivre la délocalisation pour réduire encore nos coûts de main-d'oeuvre ».

Sur les neufs emplois concernés : cinq proviennent des services administratifs, deux sont ouvriers, un est employé au expédition et le dernier au magasin d'usine. Le plan de licenciement sera présenté au comité d'entreprise ce lundi 7 avril.

La raison invoquée n'est donc plus officiellement d'améliorer les marges mais de « adapter nos coûts et nos charges à l'évolution des marchés et faire face à la forte pression que nous connaissons sur les marges ». Cela apparaît tout de même plus politiquement correct, non ? ... surtout pour une marque qui affiche toujours sur ses chaussures du « Made in France »…