Un ghetto pour riche à Dinan, René Benoit n’est plus à un « projet à la con » près !
René Benoit... Vous avez peut-être l'impression que l'on fait une fixette sur lui, mais franchement même pas, c'est l'actualité qui le veut !
Après le désormais légendaire flop du parc d'attraction dédié à la magie de Brocéliande (Legend'Ys), les supers projets, très développement durable, de Din'Air Village à Trélivan et du Golf d'Aucaleuc... Voici que René Benoit nous fait une fois de plus étalage de son grand talent d'aménageur avec la création d'un ghetto pour riche.
Ce projet, fait partie du programme, de la SEM Dinan Expansion, de reconversion du quartier des anciennes casernes. Il est financé et coordonné par la municipalité de Dinan et la Codi.
Situé dans le quartier rénové des casernes, rue du 75ème d'Artillerie, ce nouveau quartier contribuera encore à la ghettoïsation des différentes populations dinannaise. Depuis le début de son mandat, René Benoit a cherché à sectorialiser la ville : les pauvres d'un coté, les riches de l'autre. Il y a même pire car à l'intérieur des quartiers de logements sociaux eux-mêmes, Cité Lécuyer par exemple, on y a concentré les populations les plus en difficultés, ensemble, dans les mêmes bâtiments. Ainsi la population du pavillon Grand B est complètement différente de celle du pavillon Velleda... Et je ne vous parle pas du ghetto (de pauvre celui-là) de la Cité de La Cochais à Léhon (dont le Maire divers droite Léo Carabeux se vente pourtant d'avoir le plus fort revenu par habitant du département…). La responsabilité du Maire de Dinan est pleine sur la non-mixité urbaine de sa commune, car il signait lui-même les attributions de logement sociaux du temps l'office des HLM de la ville.
Le projet du « Domaine des Oliviers » comptera donc treize pavillons avec jardin (300 m², dont 100 à 120 m² habitables - 3 ou 4 chambres). Chaque pavillon disposera d'un à deux garages et une place de stationnement extérieur. Le lotissement ne sera accessible que par un portail fermé et un interphone (ou visiophone plutôt ?).
Autant dire que la place réservée à la voiture sera fortement marquée dans ce nouveau lotissement au détriment d'un aménagement plus convivial et partagé. Certes l'impression de verdure sera présente avec les quelques morceaux pelouses, mais il est frappant que sur la perspective qu'aucun arbre ne fait grand étalage de sa verdoyance.
Au milieu des murs anciens qui entoureront le terrain, n'aurait-il pas été plus censé de créer un urbanisme ouvert sur le reste de la ville, dense sur une partie de la parcelle et de mettre en valeur les vieux murs par une ambiance réellement verdoyante en créant un petit poumon vert, square ou parc ? Il n'aurait pas été très difficile de concevoir une typologie urbaine s'insérant réellement dans son environnement, par la construction de maison de ville, de deux ou trois étages, ou de petits collectifs (avec quelques pierres apparentes en façade) permettant de loger une quinzaine de foyers, dont des demandeurs de logements sociaux.
Concernant les arguments pseudo écologistes ventés par le promoteur immobilier, la conception en elle-même de ce type de lotissement est une hérésie écologique. La ville centre se doit d'être dense afin de diminuer les déplacements. En outre, il est nécessaire d'économiser et optimiser les espaces, surtout en proximité du centre. Nous avons ici l'édification d'un quartier, en complet anachronisme avec le bâti environnant, complètement déstructuré et poussant à l'utilisation intempestive de la voiture. Ainsi la seule ouverture du quartier tourne le dos au centre ville, ce qui accentue la distance avec celui-ci et donc incite à l'utilisation de la voiture, même pour les plus petits déplacements. Enfin, l'utilisation de matériaux dits « écologiques » ne fait que répondre à une demande haut de gamme, cible non avouée des promoteurs.
Très enthousiaste à l'idée de la création du « Domaine des Oliviers » (très autochtone, l'olivier...), René Benoit s'inspire ici de forme d'urbanisme née aux Etats-Unis (Gated Communities) et s'exportant à merveille, en France, dans des territoires très de « droite », comme la Cote d'Azur ou la Vendée (faut-il y voir d'ailleurs encore une influence de son réseau privilégié ?). Les Gated Communities, comme la plus célèbre Sun city, sont des zones pavillonnaires plus ou moins grandes complètement coupé du reste de la ville. Elles ont été une réponse de promoteurs privés à la demande de quartiers sécurisés pour les populations les plus aisées ne souhaitant plus être en contacte quotidien avec les pauvres. Du reste des ces Gated Communities possèdent une administration propre complètement autonome du reste de la ville. Ainsi, ils n'ont même plus à supporter la charge d'imposition locale nécessaire à la solidarité dans toute agglomération.
Le « domaine des Oliviers » sera donc un lotissement privé, pas vraiment une Gated Communities mais s'en inspire indéniablement. Ce lotissement sera entièrement ceinturé et « protégé ». Et c'est bien là qu'il faut s'interroger. Le reste de la ville souffrirait-il d'un déficit de sécurité pour justifier une telle forme d'urbanisme ?
Ghetto pour riche ou pour gens bien de droite ? Cette question est volontairement provocatrice mais est-elle dénuée de sens ?... On n'a pas encore vu les prix, mais considérant cet avantage comparatif mis en avant par les promoteurs, qu'est le sentiment de sécurité, on peut supposer que les prix s'envoleront rapidement. Cela laisse à présager une nouvelle belle opération financière pour les promoteurs privés une nouvelle fois au détriment du bien-vivre général de la cité. Ce quartier semble aussi avoir toutes les qualités requises pour attirer les gens bien de droite... L'assurance d'avoir un « bon voisinage » n'a pas de prix...
Quelles mauvaises langues sommes-nous pour dire cela ? « Les treize pavillons du domaine des Oliviers seront accessibles à la fois aux primo-accédants et aux retraités », promettent Olivier Bonnier de la société malouine SM2i et Olivier Toupin, son homologue Dinannais de Concept Ty. « La mairie de Dinan souhaite en effet attirer de jeunes ménages. » (article O-F du 5-12). Une nouvelle fois, nous avons l'assurance qu'il y aura une bonne sélection en amont du choix des habitants.
L'insécurité... René Benoit et ses amis de droite de la Codi croient avoir compris ce qui faisait fuir les jeunes de Dinan... Nul doute que le groupe « Dinan à coeur » le suivra une nouvelle fois dans sa démarche... René Benoit, a-t-il eu l'occasion de rencontrer un jeune non encarté UMP depuis sa retraite ? Nous pouvons en douter, car s'il avait eu l'occasion de poser quelques questions aux jeunes encore scolarisés sur Dinan et qui s'apprêtent à quitter la ville, ces derniers lui auraient répondu que c'est parce qu'il n'y a pas de boulot ! Tout simplement ! Et au cas où ils en trouvent, le prix du foncier les renvois en périphérie et de plus en plus loin de la ville-centre... Les boulots correctement rémunérés ne font plus légion sur Dinan et les commerçants sont les premiers à le constater.
Par Céline et Jérémy
Sources :
Un lotissement privé aux caserne, OF du 05/12/07
Gated Communities, wikipédia
Les nouveaux ghettos, l'express du pacifique du 02/07/07
Un autre urbaniste est possible, Citoyens du monde
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