CITOYENS DU MONDE

Les élections ont été l'occasion de quelques batailles locales marquantes. Voici un petit tour d'horizon de quelques circonscriptions :

1ère de l'Isère : Alain Carignon désavoué même par l'électorat de droite.

C'est une belle leçon de morale politique que vient de recevoir Alain Carignon (UMP) à Grenoble. L'ancien Maire condamné pour corruption et enrichissement personnel s'est fait laminé dimanche. Même le candidat UMP sortant, se présentant en dissidence, a déclaré qu'il votera contre lui. La candidate socialiste Geneviève Fioraso a donc largement gagné (62%) une circonscription toujours détenue jusque là par la droite et jugé imperdable.

2ème de Belfort : Jean-Pierre Chevènement défait sur son fief.

Les belfortains lui ont préféré Michel Zumkeller (UMP) a hauteur de 54,5% des suffrages. Il a confirmé qu'il ne se présenterait pas aux municipales à Belfort en Mars prochain.

14ème du Pas-de-Calais : Marine Le Pen à 41%

Certes largement battue par le candidat socialiste Albert Facon, la fille du dirigeant historique du FN peut se targuer d'un bon score compte tenu des larges débâcles des partis d'extrême droite cette année. Ce score flatteur peut être expliqué par la très forte abstention (41,8 puis 42,2%), et par ce qui peut être plus surprenant : un bon report de voix de droite venant de l'UMP.

8ème de la Moselle : Un "délit de sale gueule" ?

Alain Missoffe (UMP), Arrière petit-fils de François de Wendel (incarnation de la sidérurgie lorraine et gendre d'Ernest-Antoine Seillière (ancien baron du Medef)), accusait ses concurrents de "délit de sale gueule" !  Les électeurs de Moselle se sont -eux- souvenus de qui avaient la gueule noire en revenant du travail autrefois. La candidate Aurélie Filippetti revendiquait son héritage familial de mineur... La victoire fut courte mais a enjolivé les coeurs des militants de gauche de toute la France.

3ème de la Somme : 143 voix manquent à Vincent Peillon (PS)

Déjà en 2002, il avait été battu sur fond de grogne des chasseurs à l'encontre du gouvernement Jospin qui avait encadré les dates de chasse. Certes en forte baisse, l'électorat CPNT, qui représentait encore près de 7% au premier tour (14,6 en 2002) et a favorisé le candidat sarkoziste mais de manière moins massive qu'en 2002.

8ème de Paris : Arno Klarsfeld (UMP) sèchement battu

La circonscription était jusque là détenue par la droite avec Jean de Gaulle et a basculer à gauche. Sandrine Mazetier l'emporte avec 55,85% des voix. Arno Karsfield, qui ne connaissait le quartier que pour l'avoir traversé pendant le marathon, a payé un parachutage malheureux. Les municipales se profile bien pour la gauche à Paris.

4ème d'Ille-et-Vilaine : Jean-René Marsac (PS) s'impose chez Alain Madelin

La circonscription historiquement encrée à droite avec Alain Madelin, a basculée à gauche. Le candidat UMP Loic Aubin tendait à se présenter comme centriste (ancien chargé de mission de Pierre Méhaignerie), mais ici aussi l'électorat MoDem s'est positionné comme arbitre et a favorisé le pluralisme. Le long travail de ce militant socialiste de longue date est enfin récompensé.

4ème des Pyrénées-atlantiques : réélection de Jean Lassalle

Très médiatisé depuis sa grève de la faim, le charismatique Député centriste était le seul à être confronté à la très incertaine triangulaire. Il s'en sort avec 40,4% des suffrages. Le Député béarnais continuera à faire entendre une voie (mélodieuse) différente au sein de l'Assemblée Nationale. Il fait parti des 4 MoDem qui siègeront à l'Assemblée.

1ère circonscription de Loire-Atlantique : un quatrième Vert à l'Assemblée

L'électorat MoDem (9,2%) était positionné en arbitre et on préféré envoyer le Vert soutenu par le PS François de Rugy à l'Assemblée. Le candidat écologiste accusait plus de 3000 voix de retard après de premier tour a finalement terminé avec un peu moins de 2000 d'avance. Les Verts gagnent donc un siège par rapport à la précédente législature.

1ère d'Eure-et-Loir : Chartres reste à droite pour 59 voix

Il y a cinq ans Jean-Pierre Georges (UMP) l'avait emporté largement (4000 voix d'avance) sur Georges Lemoine. Cette fois face à Françoise Vallet (PS) il ne l'emporte que d'un cheveu. La municipale de 2008 ne manquera pas de suspens...

1ère à 6ème de Haute-Garonne : Grand chelem pour la gauche à Toulouse

Les 6 circonscriptions toulousaines ont plébiscité les candidats de gauche pour ce deuxième tour. La droite, aux commandes de la ville, a beaucoup de souci à se faire pour les prochaines municipales. Leur futur tête de liste Jean-Luc Moudenc a été battu assez sèchement (54,55%) sur la première circonscription (Toulouse-centre) par Catherine Lemorton (PS) qui contribuera à la féminisation de l'Assemblée.

1ère d'Indre-et-Loir : satisfaction des intermittents du spectacle

Jean-Patrick Gille (PS) a fait chuter l'ancien ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres (UMP). Les intermittents du spectacle de toute la France ont esquissé un large sourire en apprenant l'information. Cette circonscription bascule souvent au gré des tendances nationales et rebascule à gauche malgré la notoriété du candidat sortant.

4ème et 5ème circonscription de Vendée : L'extrême droite à l'Assemblée

Le Mouvement Pour la France de Philipe de Villiers a passé des accords électoraux à l'échelon local et national. Avec l'UMP et le Nouveau Centre PSLE, il n'y a pas eu de concurrence mais plutôt un soutien mutuel aux candidats vendéens de la majorité présidentielle. Il y eu également des accords tant locaux que nationaux avec le MNR de Bruno Mégret. Ainsi, dès le premier tour, Véronique Besse (60%) des Herbiers et Joël Sarlot (52%) de Fontenay-le-Comte représenteront l'extrême droite avec la plus grande complaisance de la droite et du Nouveau Centre décomplexés.

8ème et 11ème circonscriptions des Yvelines : si proche de la surprise

Il manque environ 1000 voix à Safia Otokoré (PS) pour gagner sur les environs de Versailles (Fontenay-le-Fleury, Bois-d'Arcy, Saint-Cyr-l'Ecole, Trappes…). Jean-Michel Fourgous (UMP) très connu localement pour son mépris à l'opposition de gauche locale l'emporte de justesse (51,75%). Autre figure de la Droite locale : Pierre Bédier (UMP) l'emporte à Mantes-la-Jolie (50,67%). Pierre Bédier, le 12/07/06, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux. Ce dernier a fait appel se qui suspend la peine et lui a permis de se présenter et de conserver son mandat de Président du CG78. Le 07/02/07, le Canard Enchaîné révèle la disparition des pièces à conviction de l'affaire Bédier au pôle financier du tribunal de Paris… La candidate socialiste Françoise Descamp-Crosnier n'a pas réussi à mobiliser suffisamment d'électeurs Mantois à battre Pierre Bédier. Il manque 470 voix et l'abstention a grimpé de 2,5 points entre les deux tours et atteint 45,5%.

4ème circoncription de la Martinique : Alfred Marie-Jeanne dans un fauteuil

Le charismatique régionaliste soutenu par la gauche métropolitaine l'a emporté beaucoup plus largement qu'il y a 5 ans (68,46 % contre 51,19 %) face au même candidat UMP André Lesueur.

Saint-Pierre et Miquelon : basculement historique à gauche confirmé

Les habitants de l'archipelle n'ont pas souhaité reconduire Gérard Grignon (UMP) pour un sixième mandat. Ils lui ont préféré Annick Girardin (PRG) et confirme ainsi la vague Ségolène des présidentielles.

1ère circonscription de Polynésie Française : Oscar Temaru ne viendra pas à Paris

Soutenu par la gauche, Oscar Temaru leader de l'opposition locale a tout de même mis en ballottage Michel Buillard (divers droite) élu largement au premier tour il y a cinq ans. Il peut se consoler car il a réussit à fédérer sur son nom une alternative possible pour l'avenir des polynésiens.

2ème circonscription de la Gironde : la défaite d'Alain Juppé à Bordeaux !

(exellent photographe, allez voir son site !)

Réélu Maire de la ville à son retour du Canada, Alain Juppé (UMP) a connu a pris une des plus importante gifle de sa carrière politique. Désavoué sur ses propres terres. Les bordelais lui ont préféré Michèle Delaunay (PS). Avec 51% des voix, la gauche confirme son encrage dans la capitale girondine. Ici aussi, en mars prochain, les municipales ne manqueront pas de suspens. Cette défaite a entraîné sa démission du gouvernement comme l'avait demandé au préalable le Premier Ministre François Fillon.

Par Jérémy