CITOYENS DU MONDE

Se rendant compte de la mobilisation déjà effective de ses adversaires de gauche, déjà présents dans les rues, René Benoit, faute d'avoir la passion de discuter avec ses habitants, s'est présenté au quotidien Ouest-France ce Jeudi 29 Novembre.

On y apprend que sa liste n'est pas encore finalisée, mais qu'elle sera dévoilée d'ici deux semaines. Loin d'être inintéressant, l'article de Ouest-France fait état de la confirmation de la présence des 3 élus du groupe « Dinan à Coeur », autrefois présent sur les listes de gauche et aujourd'hui derrière le Maire UMP. Déjà en votant le budget 2007, Eric Fest, Elisabeth Cassany et Dominique Orhant, s'étaient placé dans la majorité. Le budget est la clé de voûte de toute politique municipale, il reprend l'ensemble des politiques menées par la majorité de par leur financement. L'acquiescer n'est donc pas s'opposer. Et puis acquiescer la gestion déficitaire du parking souterrain Victor Basch est un scandale ! Surtout s'il n'y a aucune tentative d'amélioration de cette gestion en maintenant à tout prix le stationnement plus ou moins anarchique autour de la Basilique Saint-Sauveur et du CREC... Comment des élus dit « de gauche » acquiescent l'attribution de subventions « au fait du prince » aux associations dinannaises ? Le Maire UMP n'avait-il pas refusé d'apporter la moindre subvention à des associations étiquetées à gauche ?

René Benoit déclare « Le groupe Dinan à coeur, (...), va nous apporter son expérience, notamment au niveau du social avec Eric Fest. » et confirme donc le fait qu'il n'a jamais souhaité profiter des compétences de son Conseil Municipal. Et constatant que sa gestion du pouvoir est critiquée même dans son propre camp, il promet  de « donner plus de responsabilités aux conseillers pour qu'ils soient acteurs de la vie municipale », ce qui nous laisse entendre du peu de considération de ses élus de sa propre majorité actuelle.

René Benoit est un adepte de la concentration des pouvoirs. Il prévient Bertrand Elise « qu'être maire est une activité à plein-temps. On n'a pas le droit de se disperser », tant mieux, mais n'avait-il pas fait de multiples campagnes pour devenir député, fonction qu'il a du reste occupé 2 ans (1986-1988) ? N'a-t-il pas cumulé les fonctions d'administrateur de nombreuses structures (district puis Codi, syndicat de gestion des ordures ménagères, centre hospitalier René Pleven, président de l'office des HLM de la ville...) avec ses mandats de Maire et Député ? Il a, en outre, aussi tenté de devenir Conseiller Général et Régional à différentes occasions et exerçait son métier d'origine : professeur de sport. En donneur de leçon qu'il est, ne devrait-il pas regarder son propre parcours avant de lancer ses piques ?

René Benoit semble persuadé que son bilan « est bon. Et ce n'est pas moi qui le dis, ce sont mes adversaires de gauche ». Pour information, Bertrand Elise n'a jamais trouvé le bilan bon. Voici le contenu exact de ses propos, pas véritablement flatteurs : « René Benoit est un bon aménageur : les casernes, le centre de rencontres, etc. Mais il a oublié l'essentiel : l'individu ». A moins que René Benoit ne cite les propos du groupe « Dinan à Coeur », et dans ce cas, présenter des colistiers comme adversaires nous laisse pantois.

René Benoit se présente presque comme le candidat de la rupture : en estimant que sa candidature n'est pas  « une suite. C'est une nouvelle histoire, un nouveau projet » dans ce cas pourquoi n'assume-t-il pas ses différents mandats précédents, pourquoi ressent-il le besoin de faire les choses différemment qu'auparavant ? « Nous allons par exemple apporter plus de réponses sur des questions d'ordre social. Nous souhaitons aussi être encore plus proches de nos concitoyens ». Serait-ce un mea-culpa ? Effectivement, peu de dinannais peuvent se targuer de voir souvent leur Maire leur échanger quelques mots que ce soit en dehors des échéances électives.

Enfin, René Benoit a eu une révélation. Il souhaite construire un projet qui « lie la ville et la communauté de communes (Codi) encore plus fortement car les deux sont indissociables ». Il était temps ! Faut-il rappeler le réel manque de réflexion sur les compétences de chaque échelon (municipal et intercommunal), Il n'y a aucune cohérence dans la gestion des projets de la Codi, on peut rappeler le flop Legend'Ys et les projets Din'Air et du Golf d'Aucaleuc... mais l'exemple le plus frappant restera le mémorable DinanBus, qui ne dessert pas les communes limitrophes de Dinan (Léhon, Quévert, Taden, Lanvallay...) ne permettant même pas aux dinannais de faire leurs courses ou se rendre aux Assedic ! Le seul trajet qui génère un flux de passager (et quel flux, 2 ou 3 personnes par jour, s'il fait beau ou jour de marché...) entre la maison de retraite du quartier de la Fontaine des eaux et le centre-ville. Là aussi, la gestion y est déficitaire et il ne semble pas que le Maire y porte quelque importance que se soit. Le Maire n'est décidément pas un gestionnaire hors pair !

René Benoit entouré de Didier Lechien et Eric Fest, photo Télégramme de Brest

« Je suis et nous sommes des élus d'expériences » nous rappelle-t-il. Nous aurions plutôt dit que « lui et ses colistiers sont des élus du passé ». Au lendemain de l'élection, le 19 mars 2008, René Benoit fêtera ses septante et un (71) ans. Bertrand Elise avait d'ailleurs déclaré « les Dinannais veulent voir des gens nouveaux à Dinan. C'est ce que l'on nous dit sur le terrain. René Benoit a fait de très bonnes choses pour la ville, mais je rappelle qu'il a été élu dans les années 70. Depuis, la façon de faire de la politique a évolué. C'est fini le temps des élus notables avec qui on doit prendre rendez-vous. Nous, on se déplacera dans les quartiers pour sentir la ville ».

Par Céline et Jérémy

Sources :

OF « Municipales : la gauche entre en campagne » du 27 novembre 2007

OF « Une nouvelle équipe, un nouveau projet » du 29 novembre 2007

Blog de campagne de la liste "Dinan ensemble et autrement" : http://www.elise-et-nous.fr/blog/