Election Municipale de Dinan : Bertrand Elise (PS) lance sa campagne contre René Benoit (UMP)
La presse quotidienne a fait écho des différentes tractations dans les 2 camps. Coté sortant, le Maire UMP René Benoit, semble plus que jamais, dans une position fragile. Il repart au combat à la tête d'une liste composée de nombreuses vieilles figures des majorités précédentes (Lucien Laplanche, Daniel Mallet, Gérard Henry...) mais aussi de vieux ennemis tels Eric Fest ou Didier Lechien qui avaient, par le passé, mené des listes contre le Maire actuel. Histoire d’assurer la parité Mme Fabienne Huon devrait prendre la place de son mari et Joëlle Le Guiffant, que René Benoît avait placé à la présidence de la fête des Remparts pourrait elle-aussi devenir adjoint (à droite, on ne féminise pas les noms de fonction...), et remplacer son mari. Le renouvellement à droite, se fait en famille...
Au milieu de cet attroupement d’anciens prêts à tout pour conserver leurs petits privilèges locaux (un siège au conseil municipal ou une position stratégique d’adjoint), on peut noter l’arrivé d’une nouvelle personnalité dans la droite dinannaise, l’avocat d’affaire Didier Déru. Ce dernier se revendique UDF mais pas Modem, donc sur la lignée des députés Sarkoziens du Nouveau-Centre ou des Conseillers Généraux 35, Marc Nogrix ou Jean-Francis Richeux, donc bien de droite ! Il se pourrait même que Monseigneur le Maire lui laisse, en cas de victoire, sa place en fin de mandat pour assurer la succession. Didier Déru se retrouve donc dans la position du sauveur de la droite et futur héritier de la couronne dinannaise, en cas de victoire... Ouest-France le cite même comme probable candidat aux législatives 2012... Cependant, il éprouvera les pires difficultés à maintenir une activité professionnelle localement, avec la suppression du TGI de Dinan...
A gauche aussi, c’est l’effervescence. Bertrand Elise, secrétaire de section PS et proviseur du Lycée Louis Guilloux à Rennes, mènera une liste régulièrement qualifiée par la presse de « jeune ». Celle-ci semble aussi faire place à l’ouverture, mais sans aller jusqu’à renier ses profondes valeurs de gauche : « Il y aura des socialistes, des Verts, des communistes et même des gens proches des idées du centre. Nous avons actuellement 30 noms sur 33 et ce ne sont pas les candidats qui manquent. Nous finaliserons la liste dans les semaines qui viennent, (...). ». Interrogé par Vincent Jarnigon (Ouest-France), le candidat de la gauche unie précise : « les Dinannais veulent voir des gens nouveaux à Dinan. C'est ce que l'on nous dit sur le terrain. René Benoit a fait de très bonnes choses pour la ville, mais je rappelle qu'il a été élu dans les années 70. Depuis, la façon de faire de la politique a évolué. C'est fini le temps des élus notables avec qui on doit prendre rendez-vous. Nous, on se déplacera dans les quartiers pour sentir la ville. » Il s'est aussi engagé : « à être maire à 100 %. Si les électeurs me font confiance, je m'engage à ne pas briguer plus de deux mandats. Je ne me présenterais pas non plus aux législatives. »
Cette dernière information est un engagement fort de la part du candidat, car c’est d’abord en évitant la concentration des pouvoirs au sein des mêmes mains que la démocratie locale peut vivre.
Comme nous vous l’avions présenté précédemment, l’enjeu intercommunal semble tout aussi important que l’échelon municipal. Bertrand Elise souhaite aussi conquérir la communauté de communes (Codi). « Dinan et les communes de l'agglomération doivent travailler ensemble et travailler avec le conseil régional et le conseil général. Aujourd'hui Dinan et la Codi sont coupés de tout. Il n'y a pas de politique cohérente, notamment au niveau économique. Et les habitants en font aujourd'hui les frais. »
Des personnalités présentes sur la liste de gauche, finalement assez peu d’informations ont filtré, on apprendra la possible venue de Pierre Guillo, actuel adjoint aux finances de René Regnault à Saint-Samson-sur-Rance, ainsi que la composition de l’équipe de campagne :
- Michel Godin, directeur de campagne, professeur de physiques en retraite et actuellement conseiller municipal d'opposition PS;
- Magali Poinsu-Paranthoën, 32 ans, chargé de communication (citée comme 2ème de liste par OF);
- Michel Forget, 53 ans, cadre dans une institution médico-sociale et membre du parti des Verts ;
- Jade Loigerot, 19 ans, étudiante, à Science Politique à Rennes et membre du PS.
On peut cependant regretter que la presse ne fasse echo que des tractations politiques et non des projets en eux-même... Le seul pour le moment à parler « contenu » reste Bertrand Elise qui prévoit deux aspects fondamentaux :
- « Faciliter l’accession à la propriété. Les gens qui veulent s'installer à Dinan ne peuvent pas le faire car le m² est hors de prix. Les conséquences sont désastreuses : les écoles se vident au profit des communes alentours qui proposent des terrains à prix raisonnables. La ville de Dinan est en train de se sanctuariser. Il n'y a plus que des touristes et des personnes aisées en retraite. La ville ne vit plus et la mairie n'a rien anticipé. Nous comptons bien développer l'accession à la propriété pour que de jeunes ménages s'installent. Nous souhaitons imposer, par exemple, à des promoteurs immobiliers, au moins 30 % de logements en accession à la propriété dans leur projet. C'est fondamental. »
- « (...) faire venir des entreprises. Et il faut aller les chercher. C'est l'une de nos priorités avec une politique économique très attractive pour les entrepreneurs. »
Le secrétaire de section des Verts Dominique Ramard nous avait d’ailleurs confié, cet été, son enthousiasme à l’idée de travailler à l’avenir avec Bertrand Elise, « Son projet nous a séduit. ». Ceci laisse présager qu’une forte connotation écologiste est prévue dans le programme pour Dinan, son agglomération et son Pays.
Du coté des quartiers populaires, la population attend avec hâte d’être enfin considérée et écoutée par les élus locaux, de voir leurs espaces publics rénovés (et pas nécessairement transformer en parking, comme cité Lécuyer), de retisser du lien social, de créer des espaces de rencontre pour la population, des espaces d’accueils et des activités pour les jeunes... Bref que Dinan soit une ville dans son ensemble et plus l’agglomérat des quartiers bourgeois (le centre et le sud), militaires (ouest) et plus pauvres (Nord-Est). Comme toutes villes, Dinan doit évoluer avec son temps, faire confiance à ses enfants, affronter l’avenir et ne plus uniquement se construire sur son passé, avec des élus dépassés...
Par Jérémy
Sources :
OF « La droite joue l’ouverture », du 15 novembre 2007
OF « Le centre très courtisé par la droite », du 15 novembre 2007
OF « A gauche, la carte jeune », du 15 novembre 2007
OF « Municipales : la gauche entre en campagne » du 27 novembre 2007
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