CITOYENS DU MONDE

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Un autre urbanisme est possible...

 

Suite à lecture d'un article passionnant d'un de mes journaux préférés, voici une synthèse qui je l'espère vous inspirera.

 

L'idée de cohabitat (bofaellesskaber en danois ou cohousing en anglais) est née à la fin des années 1960 au Danemark par des familles soucieuses d'élever leurs enfants dans les meilleures conditions et de partager les tâches du quotidien. Depuis ce sont près de 300 projets qui ont vu le jour au Danemark. Le cohabitat s'est aussi fortement développé en Suisse, au Québec ainsi qu'aux Etats-Unis notamment dans le Colorado.

 

 

Le cohabitat ?

 

Le cohabitat est un modèle innovant d'habitation qui combine les avantages de la vie communautaire avec l'autonomie d'un logement privé. Il facilite et enrichit la vie quotidienne des personnes qui vivent ensemble. Ils mettent en commun leurs ressources matérielles et réduisent de ce fait l'impact sur leur environnement. L'habitat groupé permet de répondre aux problèmes sociaux, économiques et de faire vivre la notion de solidarité et d'entraide.

 

Les caractéristiques de ces habitats groupés :

 

- Peu de place pour la voiture : Les rares voitures sont garés loin des maisons ou remplacé par des vélos, il y donc moins de nuisances sonores et de risques d'accidents dans le quartier.

 

- Les espaces entre les logements ou devant les appartements sont piétons afin de favoriser les rencontres. Il y a moins de jardin individuel, donc plus d'espace vert. Les enfants peuvent plus facilement se rencontrer pour jouer ensemble ce qui favorise la mixité sociale.

 

- Chaque habitant a son propre espace privatif et des espaces communs : cuisine, salle de jeux pour les enfants, buanderie, salle de réunion pour les adultes, bibliothèques... selon les envies des habitants. Cela permet de diminuer l'impact de notre consommation dévoreuse d'énergies et de produits polluants : les foyers sont moins équipés en électroménager.

 

- Chacun paye son loyer et il n'y a pas de pot commun.

 

 

Où en est-on en France ?

 

La France, comme sur beaucoup de thèmes qui me sont cher, est très en retard sur le cohabitat. Aucun projet n'existe actuellement à grande échelle. Deux mouvements (Castors et MHGA) ont déjà essayé de rendre moins individuelle la démarche de se loger, mais ils n'ont pas obtenu l'effet escompté. Aujourd'hui, les personnes croyant en ce projet d'habitation, tentent de mettre en contact les personnes désireuses de s'investir dans cette démarche.

 

Anne-Françoise Gay, considère que l'habitat groupé permet de rompre avec la logique dévoreuse de toujours plus de maisons individuelles. La plupart des groupes qu'elle connaît sont nés à partir de 2005.

 

La création de ces mouvements témoigne d'une réticence de plus en plus forte face à l'offre immobilière et locative actuelle. Les gens ne supportent plus ces grandes maisons individuelles ou chacun se cachent derrière un mur de plus en plus grand, ils en ont ras-le-bol de la configuration des quartiers qui ne permettent pas de rencontrer leurs voisins...

 

Il ne s'agit bien sur pas de recréer des blocs HLM ! La densité des quartiers populaires est souvent très proche de celle des quartiers pavillonnaires. En effets les bâtiments sont souvent éloignés les uns des autres et noyer au milieu de nappes de parking et pelouses pour les plus chanceux. Il s'agit d'optimiser l'espace disponible, le rendre plus fonctionnel et ouvert.

 

L'exemple le plus proche est sans conteste de regarder l'urbanité de nos aïeux (qui eux ne construisait pas en zones inondables...). Le système urbain des hameaux et village n'est pas le fruit du hasard. Il tenait compte de l'économie de réseaux par le rapprochement des bâtiments d'habitation. Il permet d'économiser également l'espace naturel.

 

 

Deux citations de Anne-Françoise Gay :

 

" Habiter ensemble, c'est faire confiance à l'autre plutôt que de s'en méfier, cela va contre l'individualisme ambiant "

 

" Face à la crise énergétique et sociale à venir, l'habitat groupé est de toute façon l'habitat du futur "

 

 

 

Le projet "Village Vertical" à Lyon

 

Créée à l'automne 2005, l'association Village vertical rassemble déjà une dizaine de personnes d'horizons divers. Ces derniers souhaitent disposer chacun d'un logement dans un même petit immeuble, mutualiser certains espaces et moyens, et créer de véritables solidarités de voisinage. Ce projet à  taille humaine alliera convivialité, responsabilité, économies, entraide, écologie et démocratie.

 

La construction se fera, avec des matériaux écologiques, des énergies renouvelables, dans une logique d'habitat bioclimatique.

 

Le projet regroupera une vingtaine de personnes adultes, et toutes les décisions concernant la vie en collective seront prises en commun, démocratiquement, au sein d'assemblées et de conseils de village selon les principes coopératifs en respectant la charte du village vertical.

 

Un quart des logements sera attribué à des personnes précaires, à des personnes âgées en perte d'autonomie ou à des personnes handicapées. Les associations partenaires veilleront à assurer un suivi social, et les proteurs de projets s'engagent à assurer bénévolement l'accompagnement des personnes. Un grand logement sera aussi attribué à des étudiants, stagiaires ou jeunes précaires, sur le principe de la colocation annuelle.

 

 

 En Chiffres :

Superficie du terrain recherché : 400 m² environ.

Construction : un bâtiment de quatre niveaux de 330 m² environ

Surfaces : SHON de 1200 m² décomposée comme suit :

- 13 logements du T2 au T5, totalisant 1013 m²

- 1 local professionnel de 78 m²

- 109 m² d'espaces collectifs partagés en Rez de Chaussé : une salle polyvalente avec cuisine équipée et sanitaires, une buanderie, 2 chambres d'hôtes ou ateliers, un local vélos / poussettes, un local poubelles.

Localisation : pour limiter au maximum l'usage de la voiture en ville, le Village Vertical sera implanté à proximité d'une station de métro ou de tramway.

Coût de la construction : il est estimé à 1 862 000 euro HT (incluant les frais d'ingénierie et le surcoût environnemental). Il faut considérer que les choix énergétiques et écologiques renchérissent le coût de la construction (ou de la rénovation), mais feront baisser les charges, ce qui est particulièrement important pour tous les villageois qui relèvent des critères du logement social. Par ailleurs, si ils louent le foncier, comme les coopératives étrangères, cela représente un allègement significatif du capital à emprunter au départ.

 

 

 

L'exemple de Fribourg en Allemagne

 

Cliquez sur les liens pour voir une Vidéo ou regardez des Photos du quartier Vauban à Fribourg.

 

 

 

 

 

 

 

Sources :

 

"L'habitat groupé, rempart contre l'individualisme" paru dans le mensuel "La Décroissance" n°39, de mai 2007

 

http://www.co-habitat.info/index.html

http://www.village-vertical.org/

 

par Céline



21/05/2007
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