CITOYENS DU MONDE

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Dinan : deux privatisations en un projet, des ruines gallo-romaines livrées à un promoteur immobilier

 

 

Nous avions évoqué le dernier projet « à la con » du duo René Benoit – Olivier Toupin consistant à créer un véritable ghetto pour riche à Dinan.

 

Non satisfait des futurs gros bénéfices engrangés par cette opération, Olivier Toupin (entreprise Concept Ty), bien aidé par René Benoit et ses acolytes UMP de la Codi dévoile à Ouest-France son projet de créer un restaurant « ouvert seulement le midi » valorisant les 1000 m² de la villa gallo-romaine découverte sur la zone des Alleux (commune de Taden).

Ouest-France nous précise qu'« Il vient d'acheter à la communauté de communes les terrains qui accueille les vestiges et souhaite construire, autour de la villa, un vaste restaurant d'entreprise qui alimentera, uniquement le midi, les centaines de salariés de la zone des Alleux. »

 

Cet ensemble architectural ne mériterait-il pas d'ouvrir le soir afin de diversifier le panel loisir de la zone ? Ne serait-il pas visible pour les autres salariés (ou non, il y des jeunes et des retraités aussi…) eux aussi passionnés par cette découverte patrimoniale ? Enfin, pourquoi privatiser ce qu'il n'y a pas lieu d'être nécessairement ? C'est-à-dire que non-seulement est privatisé l'accès au patrimoine, mais aussi la restauration collective. Celle-ci aurait largement pu concerner un programme partenarial avec les entreprises du secteur et la Codi pour donner à manger de la nourriture saine (provenant du producteur local…) en mutualisant aussi avec les autres équipements (scolaires, maisons de retraites, centres de soins…) au lieu de proposer une fois de plus une offre non-qualitative de restauration (rapide ?) à des prix difficilement contrôlable… Tout le monde ne peut mettre 10€ par jour pour manger au restaurant…

 

Mais revenons à l'aménagement en lui-même. Olivier Toupin indique : «Je construis le bâtiment et je suis actuellement en négociation avec un gérant potentiel pour le restaurant. L'idée est bien de créer un endroit sympa pour manger le midi avec des possibilités de promenades autour des vestiges de cette villa dans un bel espace boisé. En plus, juste en face, il y a le bowling. Mais pour l'instant, je ne sais pas comment on va financer la revalorisation des vestiges. Il faut que je cale tout cela. ». Point extrêmement important : il ne sait comment « financer la revalorisation des vestiges »… C'est assez déconcertant tout de même ? Et pourquoi René Benoit n'a pas confié la maîtrise d'œuvre à un architecte ? Ce dernier, en tant que mandataire, se serait entouré, comme à la coutume, d'un véritable paysagiste (et de toute équipe de PME…) et auraient eu, sans doute, plus à cœur de faire du beau, utile et respectueux de l'environnement que la recherche du profit immédiat, caractéristique évidente de tout promoteur immobilier. Ce ne sont pas les mêmes métiers tout simplement !

 

Enfin, il nous prévoit de nouveau « un bel espace boisé ». très rassurant surtout lorsque l'on apprend en fin d'article par la plume du journaliste Vincent Jarnigon que «Sur les mêmes terrains, environ 17 000 m²,Olivier Toupin va également construire sur le même terrain huit bâtiments de 400m² avec vitrine. ». Mais où seront les arbres, dans cet amas de centre commerciaux et autres équipement en taule et de bitume, d'ailleurs il en existe encore quelques anciens beaux spécimens qu'il serait malvenu de couper.

 

Plus généralement, le développement des différentes zones d'activités ou commerciales ne répondent à aucune cohérence. Il n'existe du reste pas de SCOT (Schéma de Cohérence Territorial) permettant de projeter l'agglomération dinannaise dans l'ère du développement durable ou au moins assurer une certaine cohérence entre les différents PLU (Plan Local d'Urbanisme) de chaque commune. Avec la création du District (par des élus de toutes tendances mais majoritairement à droite), Dinan était en avance sur le plan de la réflexion urbaine à l'échelle de l'agglomération. Aujourd'hui la Codi est à la traîne. La faute à qui ?

 

Par Jérémy

 

Source,

article OF, 13/12/07

 

Mise à jour le 18-12-07

ERRATUM, oui, on peut faire un mea-culpa, à la lecture de l'article du Petit-Bleu traitant du même sujet, nous avons appris que le promoteur va céder une servitude de passage à destination des ruines.
Donc la Codi a réalisé l'ensemble des infrastructures mais la commune de Taden devra prendre en charge cette servitude. Une nouvelle preuve du réel manque de cohérence dans l'aménagement du territoire dinannais.



15/12/2007
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